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Les 4 règles du furet |
Posté le: 29 Avr 2006 10:57 Auteur:cesar (Administrateur)
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Le furet (Mustela putorius furo) est un animal domestique, qui n'existe pas en liberté en Europe en temps normal (hormis quelques exceptions comme dans les îles britanniques Hébrides). Il provient de la domestication d'une espèce aujourd'hui disparue, le putois de berbérie, lui-même issu du putois européen (Mustela putorius). Il appartient à la famille des mustélidés à laquelle on rattache, en autre, le vison (Cf : Les visons) et la loutre (Cf : La loutre). Cette famille se caractérise par la présence de glandes au niveau de l'anus, qui peuvent en cas de danger libérer un liquide nauséabond (le fameux "déglandage"). D'ailleurs, le mot "putois" vient de puant. Idem le mot vison signifie "puanteur" (Cf : Les visons : origine du nom).
La domestication du furet
La domestication du furet remonte à plus de 2000 ans. Il était initialement utilisé pour la chasse au lapin, la dératisation, la fourrure, l'industrie, cobaye de laboratoire, etc. Depuis quelques décennies, le furet a quitté les clapiers pour nos maisons. Il est devenu un animal de compagnie, et plus précisément un NAC, c'est-à-dire un Nouvel Animal de Compagnie pour le distinguer des traditionnels chiens et chats. Bien que le furet soit devenu le 3e animal de compagnie aux USA et qu'il est bien présent en France, il reste un compagnon mal. Il nous a donc semblé nécessaire de réaliser cette fiche afin que lors de son choix le futur propriétaire soit bien renseigné et respecte la nature du furet.
Pourquoi nourrir son furet au carné ?
Le furet est un carnivore strict, c'est-à-dire qu'il se nourrit de viande. Dans la nature, le putois se nourrit de petits mammifères (rongeurs, lapins), d'oiseaux, d'amphibiens (grenouilles) et d'insectes qu'il rencontre. On dit qu'il est opportuniste (Cf : Alimentation du furet dans la nature). Même s'il est devenu domestique, le furet n'a pas changé son mode alimentaire. 2000-2500 ans à l'échelle de l'évolution ne permettent pas un tel changement de physiologie. Il reste un carnivore et a besoin de protéines et de graisses. Hormis lorsqu'il est jeune, il peut se passer de sucres (glucides).
Sa domestication n'a pas fait de lui un omnivore ("qui mange de tout"), chez lequel les glucides arrivent en premier. Or les croquettes actuellement disponibles sont trop riches en glucides, puisqu'ils arrivent en 1e ou en 2e position devant les protéines et les lipides. Une alimentation riche en glucide chez le furet pourrait favoriser l'apparition des insulinomes (Cf : Insuline chez le furet et cancer : les glucides).
Les croquettes sont de plus trop pauvres en graisses. La proportion des lipides dans les croquettes dépasse rarement les 25%, alors qu'à titre de comparaison il en faudrait plus de 30% pour l'homme qui est un omnivore ! (Cf : Comprendre la composition des croquettes)
D'autre part, les croquettes sont des aliments déshydratés, qui dit déshydratés veut dire "pauvres en eau". Un furet nourrit aux croquettes doit boire pour réhydrater sa nourriture. Or le tube digestif du furet est court par rapport à sa taille. (Cf : Particularités du tube digestif du furet)Son côlon est réduit et qui plus est, il lui en manque une partie (le caecum). C'est au niveau du côlon que l'eau est réabsorbée. Ainsi au lieu d'être éliminée par les urines, l'eau est éliminée dans les selles. Ce qui entraîne un risque élevé de diarrhée (diarrhée verdâtre glaireuse) et expose l'animal a un risque de problèmes au niveau du rein. Il faut rajouter à cela que les croquettes contiennent des protéines végétales (blés, maïs, riz) qui favorisent la fabrication de cristaux dans les voies urinaires et exposent l'animal a un risque de coliques néphrétiques et d'infections urinaires (cystites). Finalement, le seul avantage des croquettes reste leur facilité d'utilisation. (Cf : Les avantages et les inconvénient des croquettes chez le furet)
Si votre furet souffre de diarrhée fréquente, la meilleure solution est de passer à une alimentation carnée pour résoudre le problème. Comme pour tout, elle présente des avantages et des inconvénients. Naturelle, elle respecte la nature carnivore de l'animal. Les inconvénients sont la nécessité de respecter des règles d'hygiènes stricts (respect de la chaîne du froid) et de composer une ration équilibrée. Les risques d'occlusion ou de perforation par des os sont plus qu'anecdotiques. Néanmoins, si vous décidez de fournir une alimentation à base de croquettes, voici un tableau récapitulatif qui devrait vous aider à choisir la marque la plus adaptée selon l'âge de votre furet (Cf : Choisir les croquettes, tableau comparatif)
La ration ménagère
On peut nourrir le furet avec des rations ménagères (rations confectionnées soit même) à base de volaille broyée. Par exemple, il est possible d'utiliser des produits surgelés comme le DOGADOR© (vendus sous forme de steak dans les magasins PICARD© et THIRIET©). Il est nécessaire de supplémenter la ration en vitamines et minéraux (se renseigner auprès de son vétérinaire). Il est possible de 10% de céréales (riz cuits). Il est aussi possible de nourrir son animal avec des proies (poussins 1e jour, rongeurs, etc.) ce qui évite parfois le "casse-tête" de récréer une alimentation équilibrée. (Cf : Avantages et inconvénient d'une alimentation dite "carnée")
L'alimentation à base de proies
La volaille et notamment les poussins 1e jour sont traditionnellement cités en premier dans l'alimentation à base de proie. Et ce, uniquement parce qu'il présente l'énorme avantage d'être peu onéreux (compter dans les 2 euros HT le kilogramme pour les poussins 1e jour, contre plusieurs euros pour des rongeurs). Les proies juvéniles comme les poussins, ou encore les souriceaux, ont l'inconvénient d'être faiblement minéralisé et les réserves en vitamines peu importantes, sans pour autant être carencés. Par exemple, les apports en certains minéraux comme calcium ou le cuivre peuvent être limites. Personnellement, il me semble important de supplémenter par des vitamines & minéraux un régime alimentaire exclusivement composée de poussins 1e jour, si celui-ci est destinée à des furetons, des femelles allaitantes ou en gestation, ou encore des furets convalescents. Plus simplement, je pense qu'il faut diversifier et varier les proies proposées, en alternant des proies juvéniles (poussins, souriceaux) avec des proies adultes (rats, souris, cailles, etc.).
Pourquoi faut-il stériliser par ovariectomie/hysto-ovariectomie ma furette ?
La reproduction de la furette présente une particularité. Elle rentre dans son cycle aux alentours de février. Seulement, le cycle ne s'interrompt pas forcément de lui-même. Tant qu'il n'y a pas d'accouplement, elle peut rester en chaleur durant plusieurs mois (jusqu'à la fin de la saison de reproduction) ! Sur du long terme, les oestrogènes libérés peuvent s’avérer toxiques et entraîner la mort de l’animal par aplasie médullaire (plus de cellules dans la moelle). Compte tenu du risque fatal en absence de saillie, il est recommandé de stériliser la furette si le propriétaire ne désire pas mener de reproduction. Deux interventions sont alors possibles, l'ovariectomie qui consiste à retirer uniquement les ovaires, et l'ovario-hystérectomie où l'on retire en plus l'utérus et les trompes. Il convient de les réaliser le plus tard possible mais avant le début des premières chaleurs (~ 6 mois)
Pourquoi ne faut-il pas castrer son furet ?
Si la stérilisation de la furette est fortement recommandée, aucune raison médicale ne la justifie chez le furet mâle. En aucun cas, le rut ne présente un caractère de dangerosité pour l’animal ou les personnes. En effet, il n’est observé aucune agressivité envers les hommes, bien au contraire. Il s’agit donc d’un processus physiologique normal. Le furet mâle est en rut de décembre à août. Durant cette période, l’animal dégage une odeur marquée et son pelage tend à se jaunir sous l’influence des glandes sébacées. Il présente alors un comportement de marquage urinaire. Il est simplement recommandé de l'isoler de ces congénères, afin qu'il ne les sollicite pas de ses ardeurs et ne s'affrontent avec les autres males en rut. La castration (ablation des testicules) atténue l'odeur du rut et supprime le marquage urinaire. (Cf : La castration du furet male, une intervention inutile voire dangereuse ?)
Par contre, ce que l'on sait c'est qu'il existe un lien entre la castration et le développement de maladies qui touchent les glandes surrénales (cancer). En effet, aussi bien aux USA qu'en Europe, il a été montré qu'après la castration/ovariectomie, le délai d'apparition de la maladie était de 3,5 ans. Même s'il faudrait des études supplémentaires, le principe de précaution veut qu'on ne puisse conseiller la castration des furets. On a un temps imaginer que c'était la stérilisation précoce (réalisée avant 6 semaines) qui était responsable de la survenue de cancers des surrénales, seulement la maladie a aussi été observé chez des furets stérilisés tardivement aux alentours de 1 an. (Cf : Impact de la stérilisation chez le furet)
Si la castration d'un furet est envisagée, elle doit être mûrement réfléchis en prenant en compte les bénéfices / risques qu'une telle intervention peut faire encourir à l'animal. Le mieux est encore de la réaliser le plus tard possible, après 12 mois.
Toutefois, si on veut simplement stériliser son animal, on peut toujours avoir recours à une autre technique chirurgicale qui ne touche pas aux testicules. Par exemple, la vasectomie coupe les canaux qui véhiculent le sperme et rend le furet stérile. Par contre, cette intervention ne supprime pas les signes du rut (odeur et marquage urinaire).
Pourquoi ne faut-il pas retirer les glandes anales à son furet ?
Comme nous l'avons signalé, le furet est un mustélidé et de ce fait il présente des glandes au niveau de l'anus. Ces dernières contiennent un liquide nauséabond que l'animal utilise en cas d'émotions intenses (stress ou plaisir). C'est un moyen de défense, voire de marquage. Les glandes anales ne sont pas responsables de l'odeur dite "musquée" du furet. Celle-ci est liée aux glandes sébacées qui parsèment son corps. En conséquence, l'ablation des glandes anales ne changera en rien l'odeur de l'animal. Par contre, elle l'exposer aux risques liés à l'intervention chirurgicales comme un choc lors de l'anesthésie. Aujourd'hui, cette intervention est devenue interdite en France (Convention Européenne).
Pour résumer :
Citation: |
Le furet est un carnivore qui doit être nourrit principalement au carné. Si un régime de proies est choisie, il faut diversifier en alternant des proies juvéniles (poussins 1e jour, souriceaux) avec des proies adultes (cailles, rats, etc.). Je conseille dans le cas d'un régime comprenant uniquement des poussins 1e jour de supplémenter par des vitamines et minéraux.
Toute furette non destinée à la reproduction doit être stérilisée par ovariectomie (ablation des ovaires) ou par hystéro-ovariectomie (avec en plus l'utérus).
Par principe de précaution, il est recommandé de ne pas castrer les furets (mâles);
L'ablation des glandes anales ne doit plus être pratiquée. |
Respecter ces 4 règles, c'est avant tout respecter la nature du furet et son intégralité. C'est un gage de longue vie que vous accorder à votre compagnon. |
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